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Accueil > Association  > Lettre ouverte d’une ancienne coworkeuse

 

L’association Coworking Pays Basque, si chère aux cœurs de ses adhérents et ses coworkers, est elle aussi sévèrement touchée par la crise liée au Covid-19.
Impactée dans sa raison d’être, confinement oblige, elle n’en a pas pour autant oublié de vivre (et pas qu’autour d’apéros en visio).
Elle s’organise pour préserver son identité et son mode de fonctionnement : la gouvernance partagée.

 


 

Il y a quelques jours, Myriam (ancienne coworkeuse et membre fondateur de l’association Coworking Pays Basque) appelle Sylvain (coworker et membre du cercle d’animation de l’association Coworking Pays Basque) pour prendre des nouvelles et savoir comment l’association faisait face à cette crise inédite.
De leur échange est née cette belle lettre ouverte de Myriam (aujourd’hui animatrice LeLaboSocial), que nous publions — un peu fièrement — aujourd’hui.

Je me fais voix de tous les membres de l’association Coworking Pays Basque pour la remercier sincèrement.

 

Quel est le comble pour un espace de coworking ?

Quand l’association Coworking Pays Basque a été créée en 2012, l’idée était de permettre à des télétravailleurs d’avoir un lieu de travail dédié, convivial et de bénéficier de l’émulation d’une communauté active et créative…

Eh bien si on nous avait dit à l’époque que, d’un coup d’un seul, les coworkers reviendraient à leur situation initiale pour une durée indéterminée mais qu’en plus ils seraient rejoints par une horde de télétravailleurs non préparés à ces enjeux, qui l’aurait cru ?

Du jour au lendemain, la raison d’être même de Coworking Pays Basque ne peut plus être exercée et son futur est incertain, comme celui de certains de ses membres auto-entrepreneurs ou indépendants. L’état des lieux et des démarches d’entreprises pour trouver des solutions méritent d’être partagés mais c’est un autre angle que je souhaite évoquer à travers cet article.

Lors d’un échange avec Sylvain pour prendre des nouvelles j’ai pu savourer à son écoute la joie de voir qu’alors même que l’exercice de la raison d’être de l’association est empêché, l’esprit de l’association est plus vivant que jamais. De nombreux modèles existent mais l’association a pris le chemin de la gouvernance partagée pour décider de son quotidien et de son futur.

Alors qu’en temps de crise de nombreux systèmes recourent à la métaphore martiale (nous serions en guerre) et à des modalités décisionnelles adaptées à ces temps de guerre, soit raccourcies et plus directives, Coworking Pays Basque continue de s’appuyer sur un cercle d’animation de 9 personnes, toutes au rendez-vous hebdomadaire habituel malgré leurs problématiques individuelles. Le groupe est resté uni et, une fois de plus, les rôles se sont distribués de façon naturelle et organique afin de maintenir le lien entre les coworkers et de gérer l’urgence et les démarches inhérentes à la situation financière. Conformément à son rôle, ce cercle d’animation prépare des propositions qui seront soumises aux coworkers.

On peut tout à fait imaginer au vu des circonstances et du stress qu’une tentation de retour à des modalités de décision rapide et seuls aurait pu pointer le bout de son nez, il n’en a rien été.

Cela signifie qu’une partie de la gouvernance a d’ores et déjà fait ses preuves, maintenant le défi c’est la deuxième partie, la dimension « partagée ». En temps normal, ces réunions du CA sont suivies d’une réunion de coordination hebdomadaire ouverte à tous puis d’espaces de décisions (réunions de décision ou Assemblée Générale Extraordinaire pour des décisions plus importantes). Or les décisions à prendre dans les prochaines semaines sont vitales et devront, elles aussi, se faire à distance en testant des modalités en ligne de prise de décision collaborative.

Cette gestion de crise témoigne déjà à ce stade d’une forme de maturité en matière de gouvernance partagée dans la forme (les méthodes) mais j’ai aussi été touchée par le fond, le contenu des décisions proposées et des orientations. Le CA soumet une proposition de non facturation pour le mois d’avril et de mise en place d’un tarif libre. Sujet philosophique qui a alimenté de nombreux débats et qui devient une piste concrète à tester dans le chaud de la situation. Pas de blabla, des tests, hein Raphaël ?

Je suis une « ancienne » du Coworking Pays Basque et j’ai adoré son caractère précurseur lors de sa création. Là je suis admirative de sa capacité à maintenir cette force de caractère contre Vents et Covid. Longue vie à l’association !

 

Myriam Lafaille
Fondatrice et animatrice Le Labo Social
http://www.lelabosocial.fr/